vendredi 11 septembre 2009

Wheelit

Les compétences, au-delà du handicap

http://www.wheelit.be/

Il est des stéréotypes qui ont la vie dure concernant les personnes moins valides. Au-delà des représentations sociales, le handicap reste un facteur discriminant à l’emploi. Ainsi, le taux d’emploi des personnes handicapées en Belgique reste parmi les plus faibles d’Europe. Sur 75.000 bénéficiaires d’une allocation de remplacement, moins de 4 % disposent d’un revenu professionnel.

Fort de ce constat, une initiative unique verra le jour le 29 septembre. Conçu à l’initiative de l’ASBL Wheelit, dont l’objectif est de favoriser, par l’emploi, l’intégration économique des personnes atteintes d’un handicap, le site wheelit.be constituera une plate-forme d’information, de consultation et d’e-recrutement unique en son genre. « L’ambition de wheelit.be est de proposer la plus importante bande de CV de travailleurs handicapés de Belgique et de devenir une interface de référence entre les travailleurs handicapés et les employeurs privés et publics », explique Thierry Conrads, chaisard actif, fondateur de Wheelit.

« Notre portail permettra de présenter les offres d’emploi d’entreprises prêtes à accueillir des travailleurs handicapés sans que ces annonces soient discriminantes envers les travailleurs non handicapés », explique Thierry Conrads. Soucieuses de diversité, de plus en plus d’entreprises se disent prêtes à engager des collaborateurs handicapés, mais peinent à identifier les candidats et à utiliser les dispositifs légaux. D’un autre côté, personne n’ose mentionner son handicap sur un CV, car dans l’inconscient collectif, il est synonyme de contraintes et de sous-qualification, souligne Thierry Conrads. En cause : la représentation des recruteurs, encore souvent erronée. « Ils ne pensent qu’au handicap lourd, synonyme pour eux de frein au travail alors que ces travailleurs handicapés lourds (en fauteuils, sourds, non-voyants…) ne représentent que 5 % du public potentiel ». Rassurer les recruteurs, c’est aussi une des démarches que mène l’ASBL. « Il est normal qu’une entreprise se pose des questions sur l’investissement que supposent l’embauche d’un travailleur en fauteuil et le retour sur cet investissement. Mais dans neuf cas sur dix, aucun aménagement de poste n’est nécessaire. A compétences égales, il n’y a donc aucune raison de ne pas engager une personne handicapée », insiste-t-il.

C’est là que veut intervenir Wheelit. Car aussi restreint qu’il soit, le vivier des personnes handicapées regorge d’universitaires, des diplômés d’écoles supérieurs, d’experts comptables, d’ingénieurs commerciaux, de secrétaires plurilingues… D’autres services seront également mis à disposition des personnes souffrant de handicaps divers : un service d’accompagnement, un service de coaching pour faciliter l’accueil du travailleur handicapé dans l’entreprise, l’accompagnement administratif pour le recrutement, des entretiens avec les candidats ou encore des conseils et informations pratiques concernant le marché de l’emploi.

Soutenu par une dizaine d’entreprises « socialement responsables » et financé, à raison de 50.000 euros, par le gouvernement bruxellois, le site ne compte pas s’arrêter là. « Notre volonté est de favoriser, à terme, la mobilité de l’emploi des personnes handicapées via un réseau d’entreprises européennes », conclut Thierry Conrads.

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